lundi 18 octobre 2010

De la présence de l'Europe dans nos forêts...et du contrat social de Rousseau: coup de colère!

Les affaires européennes sont partout, ne vous en déplaise! Ainsi d'un propriétaire forestier découvrant par hasard, un jour, à l'occasion du renouveau de son plan simple de gestion, que la totalité de sa forêt est classée Natura 2000! Aussi fondée la démarche de protection de la biodiversité du programme européen soit-elle, qu'en est-il aujourd'hui encore, en France, de la propriété privée?. Les environnementalistes (notamment, la Ligue de Protection des Oiseaux, militant et lobbyiste actif depuis longtemps dans les sphères bruxelloises), la Direction régionale de l'environnement (désormais dénommée DREAL) et bien d'autres structures encore, s'inquiètent de la survie du vison d'europe, de la rosalie de alpes ou de certaines espèces de chauves-souris...
Certes, tout ceci est très bien, et loin de nous l'idée de contester la pertinence de leurs activités. Mais voir disserter ces personnes sur l'avenir de telle ou telle parcelle d'une propriété privée, en l'absence du propriétaire des lieux(!) fait indéniablement écho au collectivisme.
Souvenez-vous de vos lectures lycéennes où l'on vous apprend les origines du contrat social et la valeur de la propriété privée "Le premier qui, ayant enclos un terrain..." . La patrie de Rousseau est-elle devenue celle de Dostoïevski? Où est encore la liberté de faire? 
Les forestiers sont des gens responsables et respectables. Leur gestion de la forêt participe d'elle-même à la préservation de la biodiversité. Il s'agit de leur faire confiance.

A ceci l'on m'opposera volontiers le caractère consensuel de la démarche Natura 2000 : le propriétaire est libre de signer ou non la charte d'engagement. Mais le zonage des sites à été décidé par Bruxelles (prés de 13% du territoire français!) et l'animation du réseau confiée à des organismes telles que la Ligue de Protection des Oiseaux ou le Conservatoire des espaces naturels. Quant à l'information des propriétaires, au motif -réél mais un peu facile- de la difficulté à les identifier, elle est déléguée aux communes sur lesquelles figurent les parcelles. Les interlocuteurs de ces discussions, en amont, ne sont donc pas les propriétaires forestiers eux-mêmes, mais les conseillers municipaux! encore faut-il qu'ils soient bien disposés envers le propriétaire en question pour qu'ils prennent la peine de l'informer autrement que par un simple affichage obligatoire (que personne ne lit)!

Bref, tout ceci tourne à la farce et l'on aura beau évoquer diplomatiquement le dialogue forestier/environnementaliste au profit d'une bonne cause, celle des petites bêtes, il n'en demeure pas moins que les propriétaires n'ont pas le choix. Leur site est de facto classé ou non.
Un arbre à terre peut présenter
 un grand intérêt pour la préservation
d’espèces locales

Dernier point: que penser, en période de restrictions budgétaires tous azimuts, des crédits d'état affectés aux contrats Natura 2000 (création ou rétablissement de clairière forestière, information des usagers de la forêt etc.) : 100 000 € en Poitou-Charentes, 1,4 million en PACA; auxquels s'ajoutent 100% de crédits européens selon le principe de co-financement communautaire?

L'environnement est une bonne et juste cause, qu'on ne se méprenne pas sur mon propos. Mais il y a une juste mesure en toute chose et l'on gagnerait aujourd'hui en matière de politique forestière, comme en d'autres, à retrouver un peu plus de bon sens, de responsabilité et de liberté individuelle.

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